La semaine dernière je me suis offert une petite pause de 4 jours pour aller faire une balade à vélo.
J’avais envie de me lancer un défi avec pour cahier des charges :
- Aller là où l’on ne parle pas français pour s’offrir la musique d’une autre langue qui transporte loin du quotidien
- Voyager dehors, en campant le soir avec le chargement le plus léger possible, pour profiter pleinement du sentiment de liberté qu’offre le vélo qui voyage
Pour préparer cette balade j’ai rêvé des heures durant, derrière mon ordinateur ouvert sur le monde par ses nombreuses fenêtres connectées aux réseaux de bus, de trains, de voies carrossables.
J’ai trouvé un bus vert qui faisait le voyage direct de Genève à Munich et pouvait embarquer des vélos. Combiné à un train direct Grenoble-Genève le chemin était tracé : Munich-Grenoble, 800km en 4 jours. J’ai appris l’allemand à l’école sans jamais le pratiquer, quelques pages d’une méthode Assimil plus tard mes oreilles étaient avides de sonorités germaniques en direct. Comme à chaque voyage, la planification et son excitation de l’imaginaire était un délicieux apéritif avant de tracer le pavé.
Mon ami Guillaume avec qui je n’avais jamais roulé s’est joint à moi pour cette balade.
A Genève déjà alors que nous attendions le bus les langues se sont déliées : anglais, allemand, espagnol, tchèque le concert avait déjà démarré.
A Munich les goûts de bretzels se sont mêlés aux sonorités d’ailleurs, j’étais comme un poisson dans l’eau, mes guiboles rajeunissaient de 10 ans.
Nous avions peu de temps et sommes donc aller vite, peut-être trop? Galvanisés par les mélodies des accents variés et dopés par 8 repas par jour, nous avons avalé les 800km de l’itinéraire en 4 bouchées séparées par des pauses en camping sous notre abri-vélo.
Cette aventure expresse me laissera quelques flash en tête, les pistes cyclables de Bavière, celles qui sillonnait la magnifique vallée du Tyrol entourées de pics majestueux, le chaud soleil suisse qui se dissout dans les lacs autours de villages aux allures médiévales. Mais surtout le chant des langues croisées en chemin et le sentiment d’être aller loin avec peu de temps et peu de carbone*! Quel bonheur de voyager à vélo!







*même le vélo n’en était pas, payé 70€ sur le bon coin le vélo en acier des années 80 a très bien fait le boulot de l’aventure flash!